Comment repositionner la stratégie du Domaine de Revel suite à l’épisode Covid ? 

Le Domaine de Revel, domaine viticole bio géré par Mickaël Raynal, est situé à Vaïssac en Tarn et Garonne, à 25 kilomètres au nord-est de Montauban. Il fait partie de la zone sud de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Coteaux du Quercy. 

Mickaël Raynal a repris à son père le Domaine en 2010. Sur une exploitation en polyculture-élevage qui comptait à cette époque 4 hectares de vignes, 4 hectares de verger et 10 hectares en maïs et prairies, Mickaël a fait le choix d’abandonner une partie de ces activités pour se consacrer pleinement à sa passion : la vigne et le vin. Il a planté 10 hectares de vignes supplémentaires et a créé une gamme variée de dix cuvées. Il a aussi décidé dès 2010 de planter des cépages expérimentaux naturellement tolérants aux maladies (le Domaine de Revel a été un des pionniers dans le Sud Ouest sur les cépages résistants). 

En 2017, Mickaël a inauguré un local de vente et de dégustation afin de privilégier les circuits courts et développer des animations en lien avec les acteurs du territoire. Ses débouchés sont organisés autour de la vente directe, vente à des restaurateurs, cavistes et à l’export.

Aujourd’hui, le Domaine de Revel traverse de réelles difficultés. La crise Covid en 2020 a eu pour conséquence une baisse drastique des ventes directes, notamment en direction du secteur de la restauration. Les aléas climatiques (gel, grêle) ont impacté les récoltes à minima sur les années 2020, 2021 et 2022. Les maladies de la vigne (mildiou et oïdium) ont également négativement impacté les récoltes, en particulier au niveau des cépages traditionnels.

Par ailleurs, Mickaël est seul sur le Domaine depuis le décès de son papa survenu en 2019. La gestion administrative et financière d’une société n’est pas son point fort, au point qu’il n’a pas pu, par exemple, bénéficier des soutiens publics déployés dans le cadre de l’épisode Covid au profit du secteur viticole. Ces difficultés ont fortement impacté sa trésorerie.

Dans ce contexte, Tarn et Garonne Tourisme et le PETR Midi Quercy se sont rapprochés de l’Adefpat afin d’envisager un accompagnement de Mickaël en formation développement. Si ce dernier souhaite poursuivre son investissement, la situation actuelle l’oblige à envisager une nouvelle orientation pour le Domaine, si possible en tissant des partenariats et en intégrant sa compagne dans le projet. Il a beaucoup d’idées, par exemple centrer son expertise autour des cépages résistants, développer un volet vignoble expérimental, mettre en place une activité de consultant (winemaker), installer des activités connexes (maraîchage), dans l’idée de créer un « collectif de travail et de projets », etc.