Comment définir une stratégie de commercialisation en vente directe de viande bovine ? 

La baisse de consommation de viande, les revenus insuffisants dégagés sur les exploitations et les difficultés de transmission provoquent une forte baisse du nombre d’éleveurs bovins en France, particulièrement sur le Ségala lotois. Face à cette situation de crise, une dizaine d’éleveurs (naisseur, naisseur engraisseur sur la zone de chalandise du Grand-Figeac) se sont réunis et ont constitué l’association « VERSOA (ramener vers soi) », afin d’imaginer des stratégies alternatives qui leur permettraient notamment de reprendre la main sur la commercialisation. En effet, la valeur ajoutée tend à s’échapper vers une chaine d’intermédiaire qui les empêche aujourd’hui de se rémunérer correctement. 

Si chaque éleveur conserve son atelier d’engraissement, l’idée est que la commercialisation en circuits longs va progressivement être remplacée, de façon à accaparer une part plus importante de la valeur et à améliorer l’image des éleveurs.

Un partenariat expérimental a été passé avec une société qui a proposé de commercialiser leur viande en caissettes avec une image « bas carbone » sur Paris et Lyon (une vache importée d’Allemagne et consommée en France génère 10 fois plus de carbone qu’une vache élevée dans le Lot). L’association « Versoa » fournissait la viande, après abattage à Saint-Céré ; un boucher de la coopérative des Fermes de Figeac la découpait, mettait sous vide les morceaux « nobles », vendait les bas morceaux et la start-up commercialisait les colis.

Cette expérimentation, qui a eu le mérite de mettre le collectif en action, ne pouvait pas suffire à assurer l’écoulement de volumes conséquents. Faute de rentabilité, le partenariat a été stoppé. Il restait donc au collectif d’éleveur de repenser une stratégie permettant d’atteindre ses ambitions : vendre une viande de qualité à faible émission de carbone, créant une relation entre l’éleveur et le consommateur pour en faire des ambassadeurs, avec des volumes suffisants pour améliorer le revenu des éleveurs.

C’est ainsi qu’un accompagnement leur a été proposé pour définir une stratégie dans ce sens, abordant les sujets de positionnement, de gamme de produit, de gouvernance, de transformation, de commercialisation, de communication, d’équilibre économique et in fine de modèle juridique.