En fin 2021, l’ANCT lançait une étude sur la diversité des ruralités intitulée « Typologies et trajectoires des territoires ». Ce travail, publié en février dernier, propose une nouvelle lecture de la France rurale. L’étude se veut à la fois structurelle, afin de montrer la pluralité des communes rurales, et systémique, en qualifiant les contributions actuelles et potentielles des espaces ruraux aux grands enjeux de transitions. Ce travail pourrait trouver une continuité dans différents champs de l’action publique locale et nationale pour nourrir la démarche de planification écologique.
Cette étude nous donne des clés de lectures à travers 3 partis-pris méthodologiques :
l’identification des fonctions des espaces ruraux et de leurs relations
l’analyse de ce que sont et font les espaces ruraux, sans se référer systématiquement à l’urbain
la définition d’une typologie dont les termes ne portent pas de jugement de valeur sur les dynamiques en cours ou sous-entendant un modèle implicite de ce qui serait un « bon développement »
Globalement, la France comporte des halos de communes résidentielles aisées autour des villes. Dans la zone couverte par l’Adefpat, cela concerne les pourtours de Toulouse (jusqu’à Albi, Montauban), de Rodez et de Montpellier. La partie supérieure de la France est structurée par de petites polarités productives et de services dont la densité principale se situe vers Nantes. Les 6 départements couverts par l’Adefpat sont peu représentatifs de ce phénomène. En revanche, nos territoires se situent au bas d’une diagonale où ouvriers et agriculteurs se partagent l’espace rural, avec une majorité agricole par chez nous, vous vous en doutez ! Le périmètre d’intervention de l’Adefpat est également riche de ses massifs, facteur incontestable du fort développement touristique.
Le tourisme est un atout hautement lié aux choix de transitions agricoles (naturelle ou industrielle). En effet, les espaces concernés par une pression touristique et/ou résidentielle incluent une forte valeur naturelle dans leur transition agricole. Les EPCI d’Aveyron, de Lozère et de l’Hérault se situent majoritairement dans cette catégorie, ainsi qu’une partie du Lot. A contrario, les territoires où le tourisme est peu développé, ou qui sont des espaces d’accueil de retraités, optent pour une transition vers des systèmes agricoles et industriels exportateurs et diversifiés. C’est le cas d’une bonne partie des EPCI du Tarn et du Lot notamment.
En conclusion, tous les espaces ruraux contribuent ou pourraient contribuer aux grands enjeux de la transition. Les «capacités » des espaces ruraux et de ceux qui y vivent et travaillent sont multiples. Néanmoins, cette étude révèle également les sources de tensions possibles, les freins existants, amenant à formuler une série d’enjeux prospectifs pour les politiques publiques.
Page de veille de l’ANCT évoquant l’étude